Pourquoi le Maroc? Un autre element de la reponse...

Dix jours. Loin de Casablanca, la ville du Maroc d’aujourd’hui. Dix jours dans un autre Maroc, parce qu'il a quelque chose d’autrefois peut-être. Une traversée entre hier et aujourd’hui, dans ce pays qui semble s’être parfois arrêté en route il y a quelques siècles.

Le Maroc est pourtant bel et bien un pays qui vit, souvent survit, mais avance au pas de la mule vers l’avenir avec pour bagages (sur le dos de la mule) son grand désir d’ouverture et sa foi en la tolérance, bien que la notion de liberté ne soit pas encore la même entre le peuple et le gouvernement, les hommes et les femmes ou les parents et les enfants.

Dix jours au Maroc, c’est une grande balade la main sur le cœur, remerciant toujours Dieu pour la Nature qui lui a été offerte, pour le cœur sur la main des gens qui y voient le jour et pour l’assiette, toujours délicate et en surprises.

Dix jours et un petit pêle-mêle du pays. Une carte postale teintée de couleurs derrière laquelle on pourrait voir ce qui se passe en retrait de ces belles photos.

En haut à gauche, la photo de Marrakech. La place Djemaa El Fnaa, vidée du plus grand nombre de ses touristes avec une bâche en arrière-plan, rappelant les temps explosifs passes, et les temps durs à voir venir. On y souffle un peu mieux dans cette ville qui semble comme en tentative de séduire à nouveau son amour perdu. Et cette quête nous fait enfin voir la ville en couleurs ! Moins de baboucheurs fourvoyeurs ou de guides perfides, plus d’espace sous les carapaces et mois d’abus dans les rues. Yo. Rime a part, je me dis amoureusement qu’a chaque voyage, Marrakech aura toujours quelque chose à me raconter.

La photo au centre, c’est Asni, petite ville perchée au pied du Grand-Atlas, a une soixantaine de kilomètres de Marrakech. Les villages alentour se méritent, à l’usure des semelles de babouches et des fers de mule et nous emmènent la ou le temps n’a jamais eu d’aiguilles. Derrière des collines, à travers les rivières, par delà les plateaux arides ou la faune et la flore encore survivent à grand peine. Il paraitrait que le Lion de l’Atlas y vivait encore il y a quelques quatre-vingts ans. Notre muletier, qui avait quelque chose du prophète Mahomet, nous l’a certifie. Nous l’avons cru puisqu’il nous a aussi montre traces de vie dans les oignons sauvages, les pieds de menthe, le genévrier, les thuyas, les pierres de sel, les vautours là-haut, les traces de sanglier là-bas (il y fume d’ailleurs), les crottes de mules et…les berbères. Ce peuple présent depuis des siècles au Maroc, bien avant les Arabes, lui aussi contribue a cette authenticité. Depuis le dos de nos mules nous traversions leurs terrains de vie et croisions leur regard noir ou leur main saluant. C’est une autre langue, un autre rythme, une autre histoire que leur vie, dans leur pays qu’ils ont du partager.

La dernière photo à droite, c’est la bien-dessinée. On l’appelle aussi Essaouira, ou Swira en arabe. Un architecte français, doué dans son domaine, lui a causé sa renommée de petit Saint-Malo marocain. Dans ses remparts aux canons menaçants sans doute, dans son regard plongé dans l’océan peut-être. Mais selon la provenance d’où on y arrive, notre regard semble changer. Question de perspective… Une fois en provenance de Marrakech je l’avais trouvée douce, charmeuse, poétique et envoutante. Cette fois-ci venant des grands silences, je l’ai trouvée chargée, tendue et intéressée.

Mais qu’importe, j’ai de plus en plus l’impression d’aimer le Maroc, sans pour autant bien le comprendre. Trop de facettes aux angles un peu rudes pour bien le définir et le saisir. Mais du moment qu’il se laisse aimer et qu’il nous souhaite toujours autant la bienvenue, que lui demande-t-on de plus au juste… ?

 PS: la fois prochaine je vous parlerai de comment j'ai trouvé du travail!

Comments

[Delfino]

Moi aussi j'aime tous les jours deplus en plus le Maroc :D et j'ai à chaque billet posté de plus en plus envie de la découvrir !!
Je veux savoiiiiir comment t'a trouvé du travail !
Plein de bisous :)